Index Empire Ashanti (quelques aspects économiques et socioculturels)

Dans le royaume on cultive la canne à sucre, le tabac, le maïs, la patate douce, le millet, le riz, l’igname, le manioc, la banane plantain, et on pratique la pêche sur les côtes.

La seule richesse minérale connue est l’or ; le métal noble permettra à l’empire de devenir prospère grâce à son commerce. Les Ashanti développeront ainsi l’orfèvrerie, qui caractérise jusqu’à ce jour, un pan remarquable de leur culture.

La principale industrie est celle du drap et de la soie mélangée de coton ; le tissu est toujours d’une grande finesse et brillamment coloré. Le tissu le plus notable reste le fameux Kente, véritable attribut des royautés Akan.

Société matrilinéaire

La civilisation Ashanti étant matrilinéaire, seule l’ascendance maternelle est prise en compte pour la succession et l’appartenance au clan.

Il est donc naturel de souligner le rôle substantiel des reines-mères appelées Ohema, véritables têtes des matrilignages, leurs interventions étaient décisives dans l’intronisation et la destitution des chefs.

L’héritage d’un homme va au fils de sa sœur et en aucun cas au sien, puisque ce dernier appartient au matriclan de sa mère.

La propriété foncière n’existe pas au sens occidental du terme. En effet, on parle plutôt d’un patrimoine foncier collectif, transmis par le lignage féminin. Il s’agit d’un droit d’usage et d’occupation.

Personne ne peut acheter ni vendre la terre car elle appartient aux ancêtres. La terre est à la disposition des chefs qui en répartissent la possession aux membres du lignage.

Les chefs disposent donc du foncier en tant que mandataires des ancêtres, des mandataires temporaires et révocables.

L’Asantehene vient d’un seul et même lignage (clan Oyoko). Néanmoins, concernant le reste de la confédération, la désignation du chef ne repose pas impérativement sur le critère héréditaire au sens strict. Afin d’être élu chef, il faut certes appartenir par filiation matrilinéaire à un lignage déterminé (chaque chefferie possède un lignage féminin destiné à fournir des chefs), mais de surcroît, être doté de certaines qualités personnelles.

Le Conseil de notables chargé d’élire le chef doit veiller à une certaine méritocratie.

L’Asantehene ne règne pas en monarque absolu ; grâce à la bureaucratie apte, il partage le pouvoir exécutif et législatif avec le Conseil des notables. Si le roi commet un acte qui n’ait pas approuvé par lui, le Conseil a la possibilité de le destituer, il en est de même pour les chefs de clans.

Afin de contrebalancer l’influence du Conseil des notables dans la vie politique de la Confédération ; un Conseil des jeunes notables a été mis en place, ce dernier doit être consulté par le Conseil des sages avant chaque prise de décision.

L’Administration, au sens strict du terme, était du ressort du Gyaasehene, un gentilhomme dont les fonctions correspondent à celles d’un ministre de l’intérieur et de la justice.

Bibliographie :

Kwasi Konadu et Clifford C. Campbell, The Ghana reader : History, Culture, Politics, Duke University Press 2016

Thomas Edward Bowdich, Mission from Cape Coast Castle to Ashantee, with a statistical account of that kingdom, and geographical notices of other parts of the interior of Africa, London : J. Murray 1819.

Gérard Pescheux, Le royaume asante, Ghana : parenté, pouvoir, histoire, XVIIe-XXe siècles, Paris : Karthala, 2003.

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